Le Compendium
 
       Albert Balasse

Stéréoscope

Devant un coffret de rangement des vues, ce stéréoscope était très en vogue dans les années 1920. Il permet d'observer des vues stéréoscopiques sur support cartonné ou sur plaque de verre de format 6 x 13 cm.

Vues stéréoscopiques sur verre appartenant à la série "NOTRE DAME"

Cette plaque stéréoscopique, qui représente des chimères de Notre-Dame de Paris,  a été réalisée à partir d'une double épreuve négative obtenue avec un appareil photographique muni de deux objectifs identiques dont les axes parallèles sont écartés l'un de l'autre comme le sont nos yeux. La vue de gauche correspond à ce que verrait l'œil gauche, seul, et la vue de droite à ce que verrait l'œil droit, seul. Les images ne sont pas identiques comme on peut s'en rendre compte en observant, avec un œil puis l'autre, un dé à jouer disposé juste devant nous :

Les points de vue sont différents. L'œil gauche discerne la face gauche, le 3, tandis que l'œil droit discerne la face opposée, le 4. Le but du stéréoscope, imaginé par Wheatstone puis perfectionné par Brewster est de fusionner les deux images photographiées pour restituer à l'observateur la vision en relief d'une scène unique.

Fig. 252, à droite : COURS DE PHYSIQUE par A. Ganot - 1863

Le stéréoscope ordinaire est formé d'un boitier comportant une cloison centrale séparant deux zones distintes pour chacun des yeux de l'observateur. Deux lentilles convergentes permettent de visualiser en même temps les deux parties de la vue stéréoscopique que l'on dispose en face, c'est-à-dire perpendiculairement aux axes optiques des lentilles formant oculaires.

Ci-dessus, une boîte en carton contenant une série de douze "positifs" sur un même thème. Chaque plaque de verre est protégée par un étui de papier cristal. A droite, un coffret à rainures prévu pour le rangement d'une cinquantaine de vues.

L'éclairage des images sur support transparent est assuré par un verre dépoli que l'on oriente vers une source lumineuse. Dans le cas de l'utilisation de positifs sur support cartonné, c'est la lumière réfléchie par le miroir plan du volet mobile qui éclaire l'image. La mise au point est assurée en tournant le bouton moleté qui agit sur la distance séparant les oculaires des épreuves observées.

Ces deux boîtes n'ont jamais été ouvertes : chacune contient une douzaine de plaques stéréoscopiques vierges datant de la première partie du 20e siècle. Les unes, de dimensions 6 x 13 cm ont été fabriquées par la Société LUMIERE dans ses usines de Lyon et les autres, au format 4,5 x 10,7 cm, par la Société des Produits Photographiques "AS DE TRÈFLE" à Saint-Maur. Il suffit de tirer sur l'extrémité du fil visible sur le côté de la seconde boîte pour couper la bande de garantie, tout autour de la boîte. Nous ne ferons pas...

Réalisation d'une épreuve positive sur verre pour stéréoscope :
utilisation du "châssis-transposeur"
Catalogue "Manufrance"1928

Nous sommes dans la première partie du 20e siècle : les photographes amateurs sont nombreux et la stéréoscopie est très à la mode ...

Lorsque l'on photographie notre dé à jouer avec un appareil photographique stéréoscopique muni de deux objectifs conjugués impressionnant la même plaque photographique, l'objectif qui joue le rôle de notre œil gauche enregistre une image semblable à celle de gauche tandis que l'autre objectif, jouant le rôle de notre œil droit, enregistre une image semblable à celle de droite. C'est le même objet, vu sous deux angles légèrement différents.

Plaque négative initiale

Sur le négatif obtenu - il s'agit, ici, d'une simulation à partir de dés dessinés - on observe, à gauche, la vue donnée par l'objectif gauche et à droite, celle donnée par l'objectif droit. Chacune de ces vues est à sa place mais inversée de haut en bas et de droite à gauche.

Plaque négative retournée de haut en bas et de gauche à droite

Le fait de faire pivoter le négatif suivant les axes vertical et horizontal remet chacune des images dans le bon sens de haut en bas mais .... dans le mauvais ordre horizontal : l'image obtenue avec l'objectif de droite se trouve maintenant à gauche tandis que  l'image obtenue avec l'objectif de gauche se trouve à droite. Il est nécessaire de transposer les deux images négatives avant de réaliser la plaque positive par contact avec la plaque négative et insolation. On obtient alors le double cliché stéréoscopique semblable au suivant et qui permet de restituer un certain relief lors de son examen au stéréoscope.

Plaque positive finale

En observant les deux dernières "plaques", on comprend qu'une méthode consiste à couper le négatif pour remettre les images dans le bon ordre avant de réaliser le tirage du positif final par contact et insolation. On peut également utiliser un "chassis-transposeur" qui permet, par positionnement - l'une sur l'autre - d'une plaque vierge et de la plaque négative, d'obtenir le positif en deux tirages successifs.  Dans un premier temps, on place la partie droite de la plaque vierge sur la partie gauche du négatif avant d'exposer cette première zone à la lumière, puis on fait le contraire avant d'insoler la deuxième zone. Les images qui suivent montrent un tel chassis-transposeur et permettent de comprendre son utilité. Sur l'une des photographies on voit que les plaques que l'on introduit, qu'il s'agisse du négatif ou de la plaque vierge appelée à devenir le cliché stéréoscopique final, peuvent glisser sur leur longueur pour ne présenter qu'une moitié droite ou gauche devant la fenêtre. Le positionnement se fait dans l'obscurité et le volet métallique permet d'exposer à la lumière le temps nécessaire pour impressionner une moitié de la plaque vierge, puis l'autre moitié ... Comme pour une photographie classique, le développement est ensuite réalisé en chambre noire.

Et, pour sourire...

Ces dessins appartiennent au TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE PHYSIQUE de A. Privat Deschanel édité en 1869 : ils accompagnent la description du stéréoscope. Sur les faces supérieures des images du même dé de la Fig. 702, on remarque une anomalie : les diagonales passant par chaque couple de points noirs formant les "2" sont symétriques l'une de l'autre, ce qui, bien sûr, ne correspond pas à la théorie de l'instrument. On retrouve la même erreur  dans L'OPTIQUE de Fulgence Marion, en 1874. Il est vrai que l'auteur du traité de physique a collaboré à L'OPTIQUE et que c'est le même dessinateur qui a travaillé sur les deux ouvrages à quelques années d'intervalle...

En cliquant sur l'image, à gauche ou à droite, vous entrez directement sur la page du Compendium qui traite d'un autre modèle de stéréoscope.

Graphoscope - Stéréoscope

Stéréoscope "Le Merveilleux"

Copyright © - 2007/2014-2020 - Le Compendium / Albert Balasse  - Tous droits réservés

ACCUEIL

OPTIQUE

NOUVEAUTÉS

PLAN DU SITE

SITE MAP

 Pour me laisser un message : ABCompendium@orange.fr                                                                 Albert BALASSE