Le Compendium
        Albert Balasse

Grand compte-fils pliant
à 3 ouvertures

Compte-fils à 3 ouvertures - Dimensions : 5,5 x 4,0 x 5,5 cm - Diamètre de la lentille : 2,8 cm

Le grand compte-fils possède trois fenêtres d'observation - on les appelle les ouvertures - mobiles autour d'un même axe. Le côté de la plus grande ouverture est légèrement supérieur à 2,7 cm. En fait, il s'agit de l'ancien pouce de France correspondant à 2,706 cm. L'ouverture intermédiaire correspond à 1/2 pouce ou, ce qui revient au même, à 6 lignes et la plus petite à 1/4 pouce ou 3 lignes.

(*)

On retrouve ces valeurs dans le catalogue de la Société des Lunetiers, vers 1900, sur la page consacrée aux compte-fils. Le pouce, unité française de l'ancien régime supprimée en 1795 lors de la mise en œuvre du système métrique, n'est pas nommé mais il est toujours présent sous sa correspondance en millimètres... De plus, le nombre (*) est souligné ce qui indique qu'il entre dans la catégorie "des plus courants et généralement en magasin".

A l'origine, cette loupe qui grossit près de 3 fois sert à apprécier le degré de finesse d'un tissu en permettant de compter facilement les fils de chaîne ou de trame sur un espace choisi. Sur la photographie ci-dessus, la plus petite fenêtre est escamotée - on la voit dans une position verticale - pour laisser la place à une surface d'observation carrée dont le côté vaut 1/2 pouce soit un peut plus de 13,5 mm.

Si l'image dans l'ouverture du demi-pouce est géométriquement correcte, on observe une distorsion dans la plus grande fenêtre du compte-fils, distorsion rendue bien visible en remplacant le tissus par du papier millimétré. Dans cette ouverture, nous avons ombré un carré dont le côté correspond à l'ouverture utlisée pour visionner le tissu : la distorsion y est effectivement peu perceptible mais elle devient bien visible lorsqu'on séloigne du centre. Elle est due au fait que l'ouverture la plus grande est pratiquement égale au diamètre de la loupe et que cette dernière est formée d'une seule lentille assez fortement biconvexe.

Un tel instrument peut être utilisé par l'imprimeur qui vérifie la finesse de son travail. Comme lui, nous observons, à travers la plus petite ouverture, la patte d'un lézard gris rencontré sur une planche des Œuvres du Comte de Lacépède, ouvrage édité en 1830.

Vers d'autres compte-fils présents dans le Compendium :

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