Le Compendium
         Albert Balasse

Les aimants

Inclusions d'oxyde de fer noir (Fe3 O4) dans une roche.

L'oxyde de fer (oxyde de fer noir, ou oxyde magnétique) présente la propriété, connue depuis très longtemps, d'attirer le fer et quelques autres métaux comme le nickel et le chrome pour ne parler que des plus usuels. La cause de cette attraction se nomme le magnétisme et les fragments du minerai responsable, que l'on appelle souvent oxyde magnétique ou magnétite, sont des aimants. Par différents procédés, il est possible de communiquer cette propriété à l'acier afin d'obtenir des aimants artificiels dont l'utilisation est plus aisée. Aujourd'hui, pour aimanter un barreau d'acier, qu'il présente la forme d'un parallélépipède allongé ou d'un fer à cheval, on l'entoure d'un fil métallique parcouru par un courant continu. D'autres méthodes, plus anciennes, consistent à frotter l'acier avec la "pierre d'aimant" ou avec un aimant artificiel déjà formé.

Les aimants droits

Petit barreau aimanté et son étui en buis

Le barreau aimanté de 10 cm de longueur étant placé sur son pivot, il s'oriente suivant le méridien magnétique du lieu ou il se trouve. L'extrémité repérée par le signe (+) indique le Nord magnétique terrestre. Cette extrémité, appelée pôle nord ou pôle austral du barreau, est souvent repérée par la lettre N. De même, l'extrémité (-) qui est son pôle sud ou pôle boréal, peut l'être par la lettre S.

L'aimantation du petit barreau en acier précédent a peut-être été obtenue en le frottant un certain nombre de fois sur le pôle A d'un aimant naturel ou artificiel : en réalisant l'opération dans le sens indiqué par la flèche, il s'est formé en b un pôle de nom contraire à A, et à l'extrémité opposée, un pôle de même nom que A. Ce procédé "par simple touche" est le plus anciennement connu. Pour obtenir des aimants plus puissants, on préfère enrouler, autour du barreau à aimanté, un fil conducteur dans lequel il suffit de faire passer un courant électrique. C'est le champ magnétique créé par le passage du courant qui est à l'origine de l'aimantation permanente alors acquise par le barreau, s'il est en acier. En remplaçant l'acier par le fer doux, on obtient des aimants temporaires ou électro-aimants.

TRAITÉ DE PHYSIQUE par Paul POIRÉ. Paris, 1880.

Paire de barreaux aimantés en coffet

Paire d'aimants droits en acier poli avec armures. Longueur 4 pouces (un peu plus de 10 cm) dans un coffret en bois
Vraisemblablement par Townson & Mercer - Londre, vers 1900

TRAITÉ DE PHYSIQUE ÉLÉMENTAIRE par Ch. Drion et É. Fernet - PARIS - 1875

Le deuxième modèle est proposé par Radiguet & Massiot :

Les barreaux aimantés de 20 cm de longueur, dans leur coffret de rangement, préservés par les armures ou contacts en fer doux.

C'est l'aimantation par influence qui explique la formation de la houppe au pôle de l'aimant lorsqu'on plonge l'une de ses extrémités dans la limaille de fer. Chaque parcelle de métal agit sur la parcelle voisine.

COURS DE PHYSIQUE par A. GANOT - Paris, 1863

De la même façon, chaque petite pointe de fer doux devient un aimant et reste aimant tant que dure l'influence, c'est à dire tant que la pointe du haut demeure en contact avec le barreau aimanté.

LE MAGNÉTISME - R. Radau
BIBLIOTHÈQUE DES MERVEILLES
- PARIS, 1881

Actions mutuelles des pôles des aimants : les pôles de noms contraires s'attirent (le signe + est équivalent à la lettre N) et les pôles de même nom se repoussent.

TRAITÉ DE PHYSIQUE ÉLÉMENTAIRE par Ch. Drion et É. Ferenet - PARIS - 1893

Les aimants en "fer à cheval"

Grand aimant de démonstration - 20 x 12cm

Aimant de couturière - 3,5 x 2,2 cm

Un petit aimant bien pratique pour récupérer les épingles et aiguilles tombées par terre. Sur la photographie ci-dessus, il est protégé par son armure en fer doux

A gauche, le personnage déplace une bobine supposée parcourue par un courant, le long d'une branche de la pièce en acier qu'il veut aimanter. Si la méthode est la bonne, la représentation est étrange car les extrémités de la bobine apparaissent n'être pas reliées à un générateur ! La même remarque peut être faite pour le dessin du Traité élémentaire de physique de A. PRIVAT-DESCHANEL, paru une vingtaine d'années plus tôt. Bien entendu, les textes accompagnant ces dessins mentionnent bien la présence d'un courant électrique...

PHYSIQUE ET CHIMIE POPULAIRE
ALEXIS CLERC - PARIS, vers 1890

TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE PHYSIQUE
A. PRIVAT-DESCHANEL - PARIS, 1869

 

Expérience de l'aimant flottant

Deux aimants cylindriques puissants sont percés de part en part suivant leur axe de symétrie. L'un des  aimants, fixe, est déposé à la base d'une tige verticale en bois ciré dont le diamètre est légèrement inférieur à celui de la perforation des aimants. L'autre aimant, mobile, est libéré du haut de la tige. La face inférieure de ce deuxième aimant est de même nom que la face supérieure du premier : les faces en regard l'une de l'autre ont donc tendance à se repousser. Effectivement, l'aimant mobile commence par tomber en glissant le long de la tige puis, sans même le toucher, il est repoussé par l'aimant fixe. Il rebondit plusieurs fois comme il le ferait sur un matelas d'air avant de s'immobiliser comme s'il flottait...

 

La pierre d'aimant chez les anciens :

LE MAGNÉTISME par R. RADAU
BIBLIOTHÈQUE DES MERVEILLES - Librairie HACHETTE - PARIS - 1881

Copyright ©  2007/2013-2023 / Le Compendium - Albert Balasse / Tous droits réservés

ACCUEIL

ÉLECTRICITÉ

NOUVEAUTÉS

PLAN DU SITE

SITE MAP

Pour me laisser un message : ABCompendium@orange.fr                                                                   Albert BALASSE